mercredi 10 août 2011

Nouvelle.

 Ceci est un premier jet. Je me suis mis à mon clavier avec l'envie d'écrire. J'ai écris un peu... Je continuerai sûrement, J'ai un scénario qui se développe dans un coin de mon esprit. Je me suis interrompu en plein milieu d'une scène pour me donner l'envie de continuer, peut-être tout à l'heure. J'espère que mes quelques lecteurs apprécieront!





Yggdrasil sauta des remparts jusqu'à la cour intérieur du château, se réceptionnant silencieusement sur une bande d'herbe entre deux massifs d'Acacia. En contemplant les pointes acérées de la plante il se dit qu'il ne faudrait pas manquer son saut en se précipitant. Il contempla ensuite le donjon qui s'élevait jusqu'à une trentaine de mètres avant de se diviser en deux tours tout aussi hautes. Il s'agissait de ne pas se tromper de tour... Deux solutions pour monter : Extérieur, ou intérieur. L'extérieur laissait espérer une escalade difficile au mieux, mortelle au pire, même pour lui. L'intérieur, c'était le risque d'ameuter toute la garde du Roi Faon, qu'Yggdrasil surnommait Tosh. Hors, il devait agir le plus discrètement possible au moins jusqu'à atteindre son premier objectif. Il espérait déjà que le garde assommé et ligoté près des remparts ne se réveillerait pas ni n'alerterait la garde ! Yggdrasil décida alors de tenter l'ascension périlleuse de la tour. Le plus difficile serait les dix premiers mètres car seule une meurtrière et quelques aspérités dans le mur offrent des prises. Yggdrasil s'élança, et sembla courir à la verticale sur le mur jusqu'à parvenir de justesse à s'accrocher à la meurtrière. De là, il chercha à tâtons une anfractuosité entre deux lourdes pierres, y glissa ses doigts, assura sa prise et s’éleva. Il progressa comme cela jusqu'à la séparation des tours. Là, un petit toit lui permit de se relâcher quelques instants. L'escalade ne lui pris pas plus d'une minute, et aucune alarme ne fut criée. Il faut dire que ces vêtements, bien qu'usés, lui offrent un des meilleurs camouflages que le royaume de féerie peut offrir. Tissée par les petits elfes des forêts et enchantée par les nains, cette étoffe solide mais pas indestructible non plus avait des dons incomparable, notamment celui de se fondre à volonté dans le paysage, surtout la nuit, de ne pas se déchirer, de sécher très rapidement même sous la pluie, et de ne pas faire de bruit lorsqu'elle subissait des frottements. C'est ainsi dans une discrétion absolue et un vêtement aux teintes curieuses, oscillant de brun à vert et du bleu au noir, en fonction des angles de vue, qu'Yggdrasil se posa la question. « Dans quelle tour est-elle ? ». Il observa alors les deux tours... L'une semblait légèrement plus claire, comme irradiant une très légère lumière malgré la nuit noire, tandis que l'autre semblait plus sombre et inquiétante... Un corbeau était posé sur son toit et dardait son regard acéré sur Yggdrasil. La décision fut rapide à prendre. « Dans l'incertitude, suis ton instinct ». L'ascension commença, et deux minutes plus tard, Yggdrasil atteignit la plus haute fenêtre. Il se glissa sans bruit dans la grande pièce circulaire, éclairée à la bougie. Un grand lit à baldaquin aux draps pourpre, presque Sang. Une silhouette endormie entre les draps d'une finesse extra-ordinaire laissait reposer sa tête au milieu d'une mare de cheveux sombres. La peau pâle et les lèvres fines de ce visage entre-aperçu firent monter le sang aux joues d'Yggdrasil et lui rappelèrent sa place et sa mission. Il s'approcha alors en produisant autant de bruit que le vol d'une effraie, s'agenouilla pieusement près du lit, et attendit.





La jeune fille voyait quelque chose progresser dans la nuit. Elle le voyait à travers des murs... Des dizaines de murs se dressaient entre elle et une immensément sombre forêt. Les arbres étaient menaçant et accueillant à la fois, elle le savait sans vraiment les voir. Une partie d'elle était prisonnière de ces murs tandis qu'une extension de son esprit passait par dessus les murs, l'espace et les lois de ce monde pour observer la grande forêt. Un intense frisson parcourut le dos de la jeune fille dans son labyrinthe tandis qu'elle courait le long des corridors sans fin... Elle trébucha, se blessa, laissant quelques gouttes de sang tacher les dalles du sol. Elle se releva et continua à courir. Elle arriva près d'une dalle maculée de sang et fondit en larmes. Elle ne sortirait jamais. Jamais... Et pourtant son troisième œil, son sixième sens, la maintenait informée d'un bouleversement en approche... C'était de là que venait le frisson. Il recommença, d'excitation cette fois. Quelque chose progressait une vitesse hallucinante dans la forêt tortueuse. Une forme inquiétante et sombre, puissante et gracieuse avec cependant une aura de violence et de bestialité visible à cent lieues pour la jeune fille... Ça approchait de plus en plus, traversait maintenant les murs du labyrinthe sans aucune difficulté... La jeune fille frissonna encore, presque de plaisir, et ferma les yeux. D'ici quelques instants...





Dans un bruissement d'étoffe et un soupir léger, la jeune fille s'éveilla et s'appuya sur ses coudes. Ses yeux mirent quelques instants à s'habituer à la pénombre, puis elle scruta la fenêtre, s'attendant à voir passer quelque chose d'un instant à l'autre. Elle sursauta lorsqu'elle vit le jeune homme agenouillé près d'elle, aussi immobile qu'une statue, puis, un sourire se dessina sur ses lèvres.
-Comment t'appelles-tu ?
-On me nomme Yggdrasil, Dame.
-Est-ce toi que j'ai vu en rêve ?
-Je n'en sais rien, Dame, qu'avez vous vu ?
-Une entité sauvage qui accourait à toute vitesse vers moi tandis que j'étais prisonnière.
-Il se pourrait que ce soit moi, en effet. Mais je ne suis en rien responsable de vos rêves, je n'ai pas ce pouvoir. Souhaitez vous partir, Dame ?
-Bien sûr ! Cela fait deux années que je suis prisonnière de cet endroit ! Comment oses-tu même supposer que je voudrais rester ?
Un sourire caustique étira les lèvres du jeune homme, bien qu'il garda la tête baissée tout au long de l'échange.
-C'est en supposant l'improbable et l'impossible qu'on s'y prépare le mieux. Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre... Je suis heureux de voir que vous êtes toujours vous même.
-Bien sûr que je suis toujours moi-même ! A quoi t'attendais tu ? Bon... Quand partons nous ? Et pour ma sœur ?
-Je ne peux rien faire pour votre sœur, Dame. Sa tour, d'après ce qu'on m'a dit, est totalement protégée contre les serviteurs de la cour d'hiver. Je suis désolé... Quant au moment où nous partons... Dès que vous serez prête, Princesse Maab.
-Bien.
Elle se redressa complètement et le drap de soie glissa sur sa peau de nacre en dévoilant sa poitrine. Yggdrasil eut conscience du mouvement, bien qu'il ait toujours la tête baissée.
-Et relève toi donc, Yggdrasil (elle prononça ce nom avec une touche de séduction dans la voix), j'ai horreur de ces attitudes cérémonieuses... Je ne suis pas Obéron, tu peux me regarder.

Yggdrasil releva la tête et ses yeux se posèrent sur le corps sans défaut de sa Princesse dont le drap cachait encore la moitié inférieure. Maab se leva alors de l'autre côté du lit, et même par son dos, Yggdrasil semblait complètement hypnotisé.

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