vendredi 13 avril 2012

Manifeste et déclaration d'indépendance.

Putain de tournant dans ma vie ce soir, Vendredi 13 avril 2012 à 3h du matin. Je lis un email qui me bouleverse pas mal, et qui va faire, je crois que tout va changer. Terminée la phase post mortem, à traîner dans les cendres d'un passé en brèche. Terminée l'idée que jamais plus il n'y aura autre chose. Je ne sais même pas ce que j'ai fait pour ça. J'ai des accès de tremblement depuis quinze minutes. Pas facile pour tapper. Je crois que ça va juste réellement me propulser en avant. Le problème étant juste que je vais à peine regarder où je vais. J'ai l'impression d'avoir contracté Parkinson, sérieusement. entre le froid, la colère et je ne sais quoi d'angoisse... Cela fait trois jours que je suis dans un état moyen et que j'arrive pas à canaliser mon énergie sur quelque chose de constructif. Je commence doucement à prendre conscience de certaines choses dans ma vie, et par rapport au monde, et un sentiment angoissant en naît. J'ai l'impression d'arriver à son paroxysme vis à vis de cet email. Comme si c'était une obscure confirmation que mes doutes et mes questions ont un fondement, que je dois changer de vie. Quitter, ou modifier, d'une manière ou d'une autre le semblant de réalité dans lequel je vis depuis plusieurs mois. Je ne crois même pas à ce que j'écris. Je ne crois même pas que j'aie pu répondre si calmement alors que je crie un appel aux flammes et au sang à l'intérieur de moi. Il faut juste qu eje surpasse ce sentiment de trahison. Quant à me construire moi-même, à oublier toutes mes amitiés, autant commencer quelque part... Je ne comprends même pas ce qui s'est passé. tout semble lâcher, d'un coup. Tout ce que je voulais tenir pour acquis. Je ne comprends même pas ce que j'écris. C'est juste un débit insensé d'émotions fulgurantes, tourbillonantes. J'ai juste l'impression qu'une harde de sangliers vient de dévaster l'intérieur de ma tête, de ma poitrine. Je ne sais même pas ce que j'ai fait. A part avoir eu un accident de déprime, et avoir fait l'erreur de me confier. Je ferais mieux de continuer à faire comme d'habitude: Seul.

Seul. Okay, me voila seul à l'intérieur de moi, je viens de couper les dernières amarres qui me retenaient au quai fantômatique de mes amours passées. Je crois qu'une page va enfin pouvoir se tourner, effectivement. Peut-être aurais-je du commencer par là. Peut-être que mes amis avaient raison, je n'aurais pas du tenter de rester à bord de la chaloupe brisée et de garder mon cap sur les flots tumultueux d'un triangle foireux. Adieu, Adieu, Adieu, trois fois adieu, au final. Voilà sans doute dès le départ, les mots que j'aurais du prononcer ou au moins penser, aussi douloureux soient-ils. Peut-être la suite aurait-elle été moins pénible. Mais peu importe, le temps des regrets, c'est fini, là dessus. Mon compte est soldé, ma dette est soldée. Je n'ai plus de devoirs, je n'ai surtout plus les devoirs que je m'imaginais avoir. Suffisait-il de ça? Un simple courrier, légitime, quasiment sensé, malgré ses accusations stupides sans substance? Suffira-t-il de ça pour qu'enfin je me décide à évoluer vers un avenir brillant et non lugubre, hanté par les spectres d'hier? suffira-t-il d'une simple claque, d'une simple prise de conscience?

Peut-être, mais la prise de conscience n'est pas simple. Premièrement, prise de conscience qui atteint son paroxysme par rapport au système en marge duquel j'évolue. Son caractère obsolète, et voir maintenant menaçant et menacé m'apparaît maintenant comme une évidence. Ce n'est pas attendre les solutions d'en haut que je dois faire, mais bien commencer à réfléchir et mettre en oeuvre des solutions et les propager sur un plan horizontal.
Prise de conscience sentiementale, ensuite qui m'oblige immédiatement à délaisser totalement, pour une durée et une rigueur indéfinie tout un pan de ma vie. Laisser s'endormir dans les ténèbres les sentiments que j'aurais du remiser il y a longtemps. Me croire le bienvenu sur la simple base de mes bonnes actions de rédemption, c'était manifestement une erreur de jugement qui a coûté cher, et pas à moi spécialement. pour ça, si j'ai entrainé des souffrances par mon inconscience et ma naïveté, je souhaite présenter mes excuses, au moins méditative et intérieures. Par contre, si "mûrir" c'est simplement devenir moins naïf et plus dur, je ne souhaite pas m'y abandonner totalement. il s'agit de trouver la bonne mesure, maintenant. Et je crois qu'au final (et je l'espère), cette erreur de naïveté qui aura été de croire que j'étais le bienvenu, sera la dernière dont je voudrai me repentir avant un temps. Du moins sur l'échelle des sentiments et des relations humaines. Il s'agit cependant de se méfier de la tentation qui croît d'abandonner toute attache et de partir au loin en espérant qu'au retour, ces attaches soient toujours présentes et fortes. Je ne souhaite pas devenir une machine.

Cela dit, ça fait mal. Je dois bien le dire, ça fait assez mal d'accepter cela, vu que la décision ne m'en incombe pas pleinement.

Je souhaite que cet écrit qui restera, en partie je l'espère, très peu diffusé ou lu, serve à me rappeler de cet état d'esprit, de clarté diffuse et de douleur, qui me pousse à immoler le fantôme de mes rêves passés avec la torche de l'espoir.

Je ne souhaite pas être prostré. Je ne désire pas être plaint. Je refuse d'être considéré comme une victime ou une âme en souffrance ou quoi que ce soit d'autre. Aujourd'hui, ce n'est pas un jour de tristesse, mais un jour de fierté. Aujourd'hui je termine de mourir, symboliquement, pour muer. renaître, appelons ça comme on veut. J'espère comprendre correctement le jugement de ma soeur, de l'énergie phoenixienne, ou du moins fantastique ou merveilleuse, dans l'acceptation littéraire des termes.

Cela dit, peu importe si cela me pousse à commettre de monumentales erreurs. Encore. Les erreurs sont une composante majoritaire de la vie, et sera heureux celui qui parviendra à en tirer enseignement. Errare humanum est, perseverare diabolicum.

Aujourd'hui, je décrète donc que la vie ne m'arrêtera pas. Par ma folie et par mon idiotie (au sens grec), je triompherai de ce qu'on mettra sur mon chemin. Il le faut. Je ne désire pas continuer plus longtemps à mourir à petits feux.

Il faut seulement que mes démons s'affaiblissent, que la procrastination laisse en aprtie la place à l'effort passionné. Il le faut bien. Mais ces éléments de succès, encore une fois, devront venir de moi, non du monde. J'ai trop attendu que l'univers subvienne à mes besoins. Je dois subvenir, dans la plus large mesure possible, à mes besoins par moi-même, ou du moins mettre de mon côté les clefs qui me le permettront. L'univers m'aidera ensuite... Paulo Coelho: "Lorsque d'un individu tente de vivre sa légende personnelle, l'univers entier conspire à l'y faire parvenir". Pourquoi pas, ma foi? Pourquoi pas? Mais il faut s'y donner, pas seulement le désirer comme je l'ai fait. Je ne sais pas ce qu'est ma légende personnelle, mais elle est probablement à ma hauteur, ou du moins à la hauteur de mon potentiel. C'est moi qui ne suis pas à la hauteur de ce défi qu'est la vie, actuellement. Mûrir est effectivement la voie que je vais devoir suivre. Il va falloir de la sueur et du sang. Mais je paierai le prix avec joie.

En attendant, j'ai plusieurs défis et projets devant moi. Je vais lancer mon potager/jardin en permaculture, et je crois qu eje vais lancer la construction d'un abri ou d'une maisonnette hybride bois-terre, la moins exigeante et gourmande en matière d'énergie possible. Je suis occupé à dresser les plans, et c'est décidé, c'est ici et ce soir que va commencer ma nouvelle vie.

Adieu.


Evasto